Santé mentale et précarité

Certains professionnels soulignent qu'il y a des personnes en souffrance, qui sont dans le besoin mais que celles-ci l'ignorent.

Le soin médical n'est pas toujours et nécessairement la réponse à la problématique de la personne. En termes de perspectives de prise en charge, il serait judicieux, dans certaines situations, de tendre vers la démédicalisation pour pallier aux listes d'attente que l'on rencontre parfois dans le secteur médical. Le soin médical devrait être proposé comme un choix au patient. Cette démédicalisation pourrait éviter une rupture dans le parcours de soins. L'idée serait de proposer des prises en charge sociales, des accompagnements non médicaux, via des services ambulatoires ou autres, des équipes mobiles,... et pas que médicaux et hospitaliers pour lesquels il y a des listes d'attente. Proposer ces prises en charge à côté de la prise en médicale pourrait réduire les listes d'attente.

Il est primordial pour ces professionnels de mettre en œuvre les moyens nécessaires pour permettre au patient de faire l'expérience d'une reconnaissance en tant que citoyen de la part de la société. Est ici soulevée l'importance de la notion du lien social qui est à établir.

La question du financement a été soulevée également. Ceux-ci étant fort différents de part et d'autre de la frontière, la question est de savoir ce qui pourrait être adapté dans chaque pays en vue de permettre une réponse commune.

Il y a une méconnaissance sur le terrain du périmètre d'action en santé mentale. Les professionnels ne connaissent pas toujours les limites de leur intervention, jusqu'où ils peuvent intervenir au niveau territorial et qui fait quoi.

Introduire une véritable culture de réseau est présenté comme un idéal par les acteurs. Cela impliquerait notamment des documents "types", communs à nos deux pays.

La création de parcours de soins à la carte est également un idéal exprimé par les professionnels. Par parcours à la carte, ils entendent que, chaque patient étant un sujet singulier et unique, dont la situation est particulière, il devrait pouvoir construire, avec les professionnels de son réseau actuel, une réponse adaptée à ses besoins propres. Cette réponse devrait pouvoir être élaborée indépendamment des limites territoriales.

Principales idées clés abordées dans cet atelier :

Quel périmètre ?

Quelles pratiques ?

Quel idéal de soins ?

Accès et continuité des soins transfrontaliers

Il y a une saturation des services, un surplus de demandes. Dès lors, la prise en charge de nouvelles demandes n'est pas possible ou se fait trop tardivement. Pour tenter d'éviter de telles situations, il est important de développer le dépistage précoce et d'aller " vers la personne " qui n'a pas toujours accès aux soins. La question de l'accès aux soins sembleêtre un véritable levier d'actions.

En France, l'accueil de toute personne en situation de handicap impose une notification de la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) qui reconnaît au patient le droit d'être pris en charge. C'est une obligation qui est vécue par les professionnels comme une limite car elle peut retarder le début l'accompagnement et nuire à sa qualité. En effet, le travailleur social ne peut prendre en charge un patient sans cette notification.

Avoir accès à l'information lorsque l'on veut entrer en contact avec un service en dehors de nos frontières est tellement complexe pour le travailleur social qu'il en vient à " laisser tomber ". La différence en termes de langage et de dénominations des dispositifs en santé mentale accentue cette complexité. Ces divergences sont considérées comme un véritable frein.

La question du secret professionnel et du secret médical est vue comme une limite. Le positionnement du travailleur social vis-à-vis de ces obligations déontologiques (celles du médecin et celles du travailleur social) est questionné. En effet, le respect strict de ces règles déontologiques peut empêcher la transmission d'informations utiles pour pratiquer le travail en réseau.

Les professionnels présents ont pu constater que les réglementations permettent une plus grande souplesse en Belgique qu'en France. Il serait idéal d'assouplir les démarches pour pouvoir entrer plus facilement dans un dispositif, dans une structure du côté français.

En terme d'idéal, il serait intéressant de définir clairement ce qu'est le soin, ce qu'est prendre soin et le sens que l'on donne à cette notion.

Principales idées clés abordées dans cet atelier

Quelles pratiques ?

Quels sont les obstacles ? Les limites ?

Quel idéal de soins ?

Les facilités ?